des mots et des actes

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Quand on veut défendre la Liberté d’ Expression devant des Religieux, on a beau déployer tout le lyrisme, habituel dans ce cas, on a perdu d’ avance…

En face de “Talibans Cathos” qui ont confisqué Dieu comme témoin à charge, l’ affaire se complique…invoquant le blasphème, les voilà repartis en croisade, bavant leurs certitudes et bardés d’ avocats.

Cette fois c’ est notre collègue Jean Plantu qui leur sert de cible, pour avoir commis un dessin ( voir ci-dessous ) “incitant au rejet et à l’ hostilité envers les catholiques qui se soumettent à des clercs, dont certains, indignes mais minoritaires, ont commis ces actes ( de pédophilie )”, selon les termes employés dans la plainte.

Plus prosaïquement, Jean a dessiné un vieillard couvert de dorures en train d’enculer un enfant.

L’ “Agrif” ( Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de l’ Identité Française et Chrétienne ) s’ offusque et en suffoque encore …et appelle d’ autres porteurs de robe au secours de ses soutanes…

Ces soutanes -minoritaires- sont en France, quelques trente prêtres actuellement sous les verrous, et une dizaine de procédures en cours.

Ailleurs aussi : à partir de 2000, des scandales éclatent, aux États-Unis ( diocèse de Boston notamment ), en Irlande ( 3000 plaintes )… Benoît XVI et son secrétaire d’Etat, le Cardinal Bertone, bloquent la commission enquêtant sur ces abus.

En Allemagne, 170 plaintes : la Ministre de la Justice évoque l’ existence d’ un “Mur du Silence”.

Le père Tom Doyle, expert en droit canon, est renvoyé du Vatican pour avoir déclaré, à la BBC que la politique de l’ Eglise visait à enlever aux victimes tout droit à la parole.

En conséquence, il ne s’ agit plus ici  de défendre la Liberté d’ Expression, mais plutôt d’ attaquer et de détruire une Eglise qui, d’ après les paroles même de Monseigneur Gaillot ( Radio Suisse romande, Mars 2010 ), “ne correspond plus à l’ Église du Christ”, et qui - pour employer un autre langage que les euphémismes civilement habituels -encule vos enfants à l’ ombre de sa hiérarchie.

Le dessin de Jean recouvre donc une réalité ignoble et bien réelle. On devrait le remercier de faire ainsi, œuvre de salubrité publique.

Quant aux victimes, pour se reconstruire, elles ont besoin que leurs offenseurs soient mis en face de leurs responsabilités (  Dan Allender, “L’ Enfance déchirée” ).

Cette Eglise n’ a pas d’ excuses.

“…car rien n’ est caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis à jour “ ( Marc 4, 22 )

Rousso

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